HypoTweet : Articulation des pratiques communicationnelles des acteurs de la recherche en SHS entre plateformes numériques

Porteurs du projet

Camille Prime-Claverie, Antonin Segault – Université Paris Nanterre, laboratoire Dicen (EA 7339)

Les autres chercheuses impliquées sont : Annaig Mahé (Ecole des Chartes, DICEN) et Elsa Poupardin (Université Paris Cité, Cerilac)

Présentation et objectifs

Dans la continuité du projet Hycar (GIS URFIST, premier appel), qui prenait pour terrain les carnets de recherche de la plateforme Hypotheses.org, le projet HypoTweet veut élargir l’étude des pratiques communicationnelles des chercheurs en SHS, en se concentrant sur des écrits intermédiaires non validés par les circuits de publications académiques formels (billets de blog, tweets, etc.).

HypoTweet se concentrera sur la circulation de ces écrits intermédiaires et en particulier sur la manière dont leurs auteurs bénéficient d’une légitimité nouvelle à travers l’étude des réactions à ces écrits et à leur diffusion. Ce pan important des écrits infra ordinaires de la recherche acquiert une visibilité pour le grand public par les réseaux sociaux, notamment Twitter, et renouvelle les questionnements autour de l’audience des discours scientifiques. Leurs traces permettent-elles de produire une typologie des transferts de discours autour de la science sur ces plateformes ? Qui communique et pour quels publics ? A partir des tweets citant la plateforme Hypotheses.org, nous examinerons la nature des contenus proposés, leurs modalités de diffusion, les profils des acteurs impliqués. Nous chercherons à relier la visibilité, les formes de légitimité acquises à travers les plateformes numériques et les publications plus “classiques” des auteurs.

La plateforme Hypotheses.org, qui propose également des espaces de commentaires pour les billets, a vu progressivement ces derniers disparaître. Il semble aujourd’hui que la majorité des “conversations” sur ces contenus ait migré sur Twitter. Afin de mieux comprendre, à la fois, la réception de ces écrits par un public plus large (journalistes, politiques etc.) et la dynamique de certains réseaux, il nous semble pertinent d’élargir l’analyse à cette deuxième plateforme.

L’étude de la présence des universitaires sur les médias sociaux tels que Twitter montre déjà d’importants usages de ces plateformes, notamment à des fins de mise en circulation des écrits scientifiques et de recherche d’opportunités de carrière. Des formes variées de littérature grise sont également publiées sur Twitter, souvent par et pour les chercheurs eux-mêmes. Les “live tweet” des colloques, particulièrement nombreux sur la plateforme, sont un bon exemple de cette écriture infra-ordinaire de la recherche. On connaît toutefois mal le circuit de diffusion de ce type de tweet et la manière dont ils s’articulent à d’autres types de contenus du même type.

Les commentaires ou les annonces de contenus d’Hypotheses.org qu’on trouve en grand nombre sur Twitter sont-ils lus par un plus large public ? Repérer les tweets qui mentionnent des carnets ou des billets d’Hypotheses.org permettra de savoir ce qui est apprécié du travail d’écriture des chercheurs en SHS, ce qui est plus largement diffusé et commenté, et par qui.

Cette étude donnera également une autre visibilité aux stratégies ou aux bricolages des chercheurs qui publient sur les réseaux. Comment investit-on Twitter ? Commence-t-on à publiciser ses publications dès qu’on arrive sur la plate-forme ? Les stratégies des uns et des autres dépendent-elles du statut professionnel, de l’intégration dans un réseau déjà constitué ?

Quelles publications ou interventions suscitent le plus de tweets ? Les auteurs dont les tweets ont le plus circulé hier sont-ils ceux dont les articles sont le plus cités aujourd’hui ?

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